Tout d’abord, il faut savoir qu’il est aisé de connaître l’origine des particules fines (combustion de bois ou combustion de sources fossiles).
Lorsque les particules proviennent de la combustion de bois, le taux de carbone 14 dans la matière carbonée est sensiblement égal à ce que l’on rencontre dans l’atmosphère. Au contraire, lorsqu’elles proviennent de la combustion de sources fossiles, comme le charbon ou le pétrole, elles ne contiennent plus de carbone 14. En effet, ce dernier a eu le temps, au cours des millions d’années de résidence dans la croûte terrestre, de se dégrader entièrement.
Aussi, l’étude d’autres marqueurs atmosphériques, comme les oxydes d’azote ou les hopanes (majoritairement émis par les sources véhiculaires dans le contexte des vallées) ou le levoglucosan (émis par la combustion de la cellulose du bois), a permis de distinguer finement les sources de pollution. Un traceur spécifique à l’activité industrielle du site SGL Carbon a été identifié. (1) (2) Un suivi poussé de ces traceurs a été réalisé dans la vallée de l’Arve entre novembre 2013 et la fin de l’été 2014.
Une campagne de mesures a eu lieu entre novembre 2013 et octobre 2014. Des prélèvements des particules PM10 ont été réalisés 1 jour sur 3 sur les stations de surveillance de Chamonix, Marnaz et Passy. Ils ont fait l’objet d’analyses chimiques pour caractériser les différents traceurs (Carbone 14, Levoglucosan, Hopane, HAP, métaux...). (3) (4)
Tous ces résultats montrent les très fortes contributions de la source « combustion de biomasse » et les faibles contributions de la source « émissions directes véhiculaires » en période hivernale. L’origine des particules fines varie en fonction des saisons. L’hiver, les particules fines proviennent très majoritairement de la combustion de biomasse (62 à 73 % en moyenne suivant les stations). Ce taux est encore un peu plus important lors des épisodes de pollution atmosphérique.
En été, ces résultats montrent les très fortes contributions de la source « biogéniques primaires » et « biogéniques secondaires ». Ce sont des composés non liés aux activités humaines, dont la nature fait partie, par exemple. Ces composés sont primaires lorsqu’ils sont directement émis par les sources et ils sont secondaires quand ils sont issus de transformations chimiques.
D’autres études sont engagées afin de mieux comprendre l’impact des phénomènes météorologiques (programme ADEME – LEFE). Les inversions de températures, en limitant la zone de mélange dans laquelle les polluants sont émis, aggravent encore la qualité de l’air en période hivernale, notamment lors des épisodes de pics de pollution où les inversions sont très fortes et persistantes